Valentin Aubertin VALENTIN AUBERTIN
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Bribe de notes #1

05-01-2025

Notes, poèmes et trouvailles dans mes carnets :

Lors de ma deuxième année d’études à Nancy, j’habitais seul dans un petit appart près du CHU. Un week-end, avec mon frère et un ami, on participait à un festival de court-métrage : 48h pour réaliser un film avec des contraintes spécifiques.

Le samedi soir, on sonne à ma porte : c’est ma voisine de droite. Elle vient prévenir qu’il y aura sûrement du bruit chez elle, elle fait une petite fête. Sympa.

Après ce week-end, le syndrome de la passante me frappe. Je veux absolument revoir cette fille. À l’époque, j’étais dans ma période poèmes d’amour, alors je me dis : "Je vais la faire craquer avec ça."

Le poème initial, je ne l’ai plus (heureusement). Mais je me souviens qu’elle m’avait répondu par un mot dans ma boîte aux lettres.

Un soir, pris de courage, je vais toquer chez elle. Elle ouvre. J’essaie :
— "Tu veux aller boire un verre ? Ou dîner quelque part ?"
(Je n’avais même pas d’argent, mais j’y suis allé quand même.) Elle m’a répondu :
— "Non, j’ai pas trop envie."

Voilà. Quelques mois plus tard, je partais en Finlande pour mon Erasmus. Avant de partir, n’ayant plus rien à perdre (ni mon honneur, ni ma dignité), je lui ai écrit un dernier mot d’au revoir.

Le vent souffle, c'est de saison,
De tes mots, j'ai retenu : "c'est non".
Peut-être ai-je mal entendu ?
Peut-être... mais qui l'a su ?

J'ai planté mon désir dans ton jardin,
Avec pour tout outil... un rateau.
Je n'suis qu’un figurant du matin,
Peut-être était-il trop tôt ?

Mes mots à la pelle,
Enterrés par ton silence.
J’attendais de ta part une pelle,
Mais ta bouche : absence.
Tu ne répondais pas à l'appel.

Ô combien cela me hante
De te savoir si près,
De l'autre côté de la fenêtre battante,
Et moi, perdu, face aux cyprès.

En automne, le vent s’essouffle,
Les jardins s’endorment au repos,
Mais mon désir, lui, jamais ne s’essouffle.
J’espère te revoir…
même de dos.

Tu m'étonnes qu'elle n'a pas répondu...